Les romans de Chris

Les romans de Chris

La ville des serpents d'eau par Brigitte Aubert

 

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Préface : 

Ennatown, la ville des serpents d'eau : sans histoire, avec son club interconfessionnel, sa bonne conscience, son lot de mâles chasseurs si conventionnels, et leurs épouses qui s'ennuient à mourir, genre Desperate Housewives. Une sérieuse ombre au tableau, toutefois : l'un des leurs, forcément un des leurs, a enlevé cinq gamines il y a plus de dix ans. Quatre ont été retrouvées au fond d'un lac ou d'une rivière. D'où le surnom du mystérieux criminel : le Noyeur. La dernière n'a jamais refait surface...

Et voici justement que surgit de nulle part, sous la neige à la veille de Noël, une petite créature crasseuse en survêtement rose maculé, muette et terrifiée, qui aussitôt s'enfuit avec le citoyen le moins fréquentable d'Ennatown: Black Dog, géant noir un peu demeuré et SDF.

Qui est-elle? Trop jeune pour être la disparue... alors?

Le fantasme collectif repart de plus belle : c'est Black Dog, le Noyeur, évidemment... Et la chasse à l'homme de démarrer.

Seul Limonta, ex-flic alcoolo à la conscience chargée, s'étonne que personne n'ait signalé la disparition d'une enfant de cinq ans...

 

 

Mon avis : 

 

Extrait : 

Je suis morte il y a treize ans.

J’avais six ans.

On m’a retrouvée noyée dans le lac, sous la glace, pas très loin de la maison. Les poches de ma robe étaient bourrées de pierres.

Les poissons avaient dévoré mes doigts et mon visage. On m’a identifiée à ma taille et à mes vêtements.

Mon joli anorak rose et mon sac à dos Scooby-Doo.

On m’a enterrée un après-midi de janvier. Il neigeait.

Sur ma tombe il y a gravé « Susan Lawson 1992-1998 A notre cher petit ange ».

Quand le cercueil est descendu dans le trou, ma mère s’est mise à hurler. Mon père s’est évanoui.

 

 

 

Le début de l'histoire rappelle fortement une histoire bien réelle qui a fait les gros titres, celui d'une enfant devenue femme, séquestrée durant des années par son bourreau que l'on nomme ici dans le livre Daddy. Victime devenue mère qui un jour, réussit à ce que sa fille de cinq ans, s'échappe de la maison de l'horreur pour obtenir une aide extérieure.

La petite fille Amy, se retrouve en plein hiver, à la veille de Noël, confrontée au monde extérieur qu'elle n'a connu jusqu'à présent que dans des livres pour enfants. Sa mission est difficile, l'enfant est muette et pour seul échange, un message écrit de sa mère qui désigne son identité et demande de l'aide.

Dans la forêt, elle rencontre Black Dog (il me fait pensé d'ailleurs à l'acteur Michael Clarke Duncan dans le film La ligne verte) , un SDF noir de la taille d'un géant, légèrement attardé qui ne sait ni lire ni écrire mais il comprend que la petite a besoin de protection. Il n'est pas violent mais réputé pour voler tout ce qui brille jusqu'au jour où, il en vient à tuer pour se défendre et protéger l'enfant.

Les voilà recherchés par tous les citoyens et la police qui treize ans plus tôt, a vu des petites filles du même âge disparaitrent et retrouvées éventrées, lestées de pierres dans les eaux du lac ou d'une rivière s'interroge : Black Dog serait-il le noyeur ?

 

Peu probable d'après Vince Limonta, un ancien flic de la brigade criminelle de New York, viré pour une grosse bavure, revenu dans sa ville natale en tant que nettoyeur de cimetière et hébergé par le père Roland. Il est le stéréotype que l'on retrouve dans les polars, alcoolique, sans but précis, sans femme ni enfant...Bref, le voilà qui fait équipe avec Snake T., ancien rappeur estropié pour découvrir qui est Le noyeur et d'où vient cette petite fille apparue de nulle part.

 

Bon nombre de chapitres sont consacrés aux personnages qui peuplent cette petite ville afin de laisser la suspicion s'installer et pour les accrocs au polar, on découvre assez vite qui est ce fameux Daddy car s'il n'a pas été inquiété durant toutes ces années, il est probable qu'il soit un membre influent de la communauté. J'ai aimé le lien qui uni l'enfant et Black Dog ajoutant un côté tendre à l'histoire, la manière dont chaque famille des disparues vit de façon différente la perte d'un enfant, une intrigue bien construite où l'innocence et la monstruosité se côtoient, un prédateur qui ressemble à un monsieur Tout-le-monde insaisissable. Bien que l'épilogue me laisse un peu sur ma faim par des questions sans réponses, La ville des serpents de l'eau est un livre que je conseille car finalement en refermant la dernière page, je me suis dis : - Mince, déjà ?

 

Paru en septembre 2012 aux éditions Seuil Policiers

304 pages - 19.50 euros

Biographie de l'auteur : 

Née en 1956 à Cannes, Brigitte Aubert a développé son goût pour le polar dans la pénombre du cinéma familial. Parmi ses nombreux romans publiés au Seuil et traduits dans plus de 20 pays, l'on retiendra Les Quatre fils du Dr MarchLa Mort des bois (Grand Prix de Littérature policière 1996),Transfixions (adapté au cinéma sous le titre “Mauvais Genres),Funérarium... Elle est la reine du thriller à humour grinçant.



13/08/2013
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