Derrière la haine de Barbara Abel
Préface :
D'un côté, il y a Tiphaine et Sylvain ; de l'autre, il y a Laetitia et David. Deux couples voisins et amis, ayant chacun un enfant du même âge. Deux couples fusionnels et solidaires qui vivent côté à côte dans une harmonie parfaite. Jusqu'au jour du drame. Un tragique accident fait voler en éclats leur entente idyllique, et la cloison qui sépare leurs maisons tout comme la haie qui sépare leurs jardins ne seront pas de trop pour les protéger les uns des autres. Désormais, les seuls convives invités à la table des anciens amis s'appellent Culpabilité, Suspicion, Paranoïa et Haine... Derrière la haine est un roman psychologique à glacer les sangs, d'une noirceur implacable.
Mon avis :
Deux couples composés de Laetitia et David , Tiphaine et Sylvain vivent dans une petite ville de banlieue et partagent deux maisons mitoyennes identiques séparées par une simple haie. Les deux couples trentenaires sympathisent très vite, se lient d'amitié si bien que les barbecues, anniversaires, apéros, bref c'est le parfait bonheur du voisinage où il y fait bon vivre.
Deux couples à la personnalité différente, l'un plus aisé et plus à cheval sur les principes d'éducation, l'autre plus modeste et laxiste.
Laetitia et Tiphaine vivent leur grossesse à trois mois d'intervalles, deux adorables garçons viennent au monde, Milo et Maxime qui grandissent ensemble et se considèrent presque comme deux frères.
Nous voilà embarquer dans le quotidien de ces couples avec les faiblesses, les disputes, les joies que l'on rencontre dans la vie courante.
Mais où est l'intrigue me direz-vous ?
Tout bascule le jour où Laetitia tranquillement installée dans son jardin, aperçoit Maxime penché à sa fenêtre de chambre. Par dessus la haie, elle tente de prévenir Tiphaine qui se trouve au même moment sous la douche. Le temps que Laetitia accoure chez ses voisins, il est trop tard : Maxime est tombé.
Laetitia se sent terriblement coupable.
La mort du garçon bouleverse les deux couples mais très vite les tensions font leurs apparitions. Tiphaine reproche à Laetitia de ne pas avoir sauver son fils alors que celle-ci ne comprend pas comment Tiphaine a pu laisser la fenêtre ouverte.
L'engrenage commence, les suspicions, les querelles, les manigances viennent perturbées les deux couples, leur amitié se déchire, les doutent s'installent. Au milieu de ces tensions, Milo assiste impuissant aux problèmes des adultes, il ne réalise pas et ne comprend pas pourquoi son meilleur ami n'est plus là, pourquoi il ne peut plus aller chez Tiphaine et Sylvain.
La paranoïa s'installe, Laetitia est persuadée que Tiphaine veut se venger et manigance quelque chose lorsqu'au cours d'un apéritif, Tiphaine propose à Milo ses chips préférées. Le garçon est soudain pris de malaise et conduit d'urgence à l'hôpital. Empoisonnement ? Accident ?
La simple haie qui les sépare ne sera pas de trop pour les protéger car d'où vient le danger finalement ? De Laetitia et David ? Tiphaine et Sylvain ?
C'est un thriller psychologique qui monte crescendo, d'une histoire banale Barbara a su tourner cette intrigue en quelque chose de beaucoup plus profond et vicieux pour tenir en haleine le lecteur au fur et à mesure et montrer que les amis ne sont pas toujours ce qu'ils sont, que la douleur, la perte d'un enfant fait ressortir une haine jusque-là insoupçonnable. Ce thriller démontre les secrets de chacun derrière une façade idyllique et nous malmène par de nombreux rebondissements.
Une couverture qui illustre parfaitement l'histoire et vous réserve bien des surprises, c'est un thriller écrit d'une manière insidieuse, simple et qui fonctionne parfaitement !
315 pages
18,50 euros
Paru aux éditions du Fleuve noir
Biographie de l'auteur :
Barbara Abel vit à Bruxelles où elle se consacre à l'écriture et à ses chroniques culturelles diffusées sur Arte Belgique. Prix Cognac avec L'instinct maternel, puis sélectionnée par le prix du Roman d'Aventures pour Un bel âge pour mourir, son oeuvre est aujourd'hui adaptée à la télévision et traduite en plusieurs langues. Avec Derrière la haine, elle marque son grand retour au roman noir.
Autre chronique disponible : Dubruit danslesoreilles
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