Les cicatrices de Jac Barron
Préface :
Région parisienne, de nos jours. Un adolescent porté disparu est retrouvé en vie, mais atrocement torturé. Les blessures infligées montrent sans équivoque qu’il s’agit de l’œuvre d’un tortionnaire et que le bourreau recommencera. L’enquêteur Serge Miller est chargé de l’enquête.
Dans ce thriller angoissant, chacun a sa place. Serge Miller, chargé de l’enquête, Franck Marshall, le pisteur de psychopathes, Marc Dru, le psychologue. Il y a aussi « la proie », un jeune homme perdu qui passe ses nuits dans un célèbre back room parisien depuis qu’il a été rejeté par son père. Dans son errance, il rencontre un curieux personnage qui l’invite chez lui et le retient prisonnier dans sa cave. Le jeune homme s’aperçoit vite qu’il n’est pas seul, que son bourreau s’acharne sur d’autres victimes et qu’il insiste pour qu’il y participe en offrant ses tortures en spectacle. Et puis il y a « le prédateur », qui repense souvent à son père, celui qu’il l’a aidé très jeune à tuer. De son enfance à ce jour, il remonte le courant de son parcours initiatique, il donne un sens à ses actions, une logique. À son tour, il a envie de « partager » son savoir mais il lui faut trouver quelqu’un qui le comprenne…
Mon avis :
Trouvé par hasard à la bibliothèque, la couverture aguichante me plaît, la préface m'interpelle. Je me demande si ce livre arrive à franchir les limites de l'horreur, me prendra aux tripes.
Chose réussie !
Je dois avant tout préciser le symbole interdit au - 18ans s’impose, ce livre n’est pas à remettre entre toutes les mains. Hannibal Lecter semble une comédie face à ce roman psychique. Chaque chapitre est dédié à l’un des personnages où l’auteur emploi la première personne si bien que le lecteur a l’impression de s’identifier où de mieux comprendre leur personnalité, entrer dans les abysses de l’horreur.
Sondant chaque âme en profondeur, « Le prédateur » initié à la torture dès l’âge de huit ans est sans doute celui qui soulève le plus d’émotions psychologique. Jac Barron ne fait pas de sentiment et certaines scènes peuvent être très difficiles pour les non-initiés. Moi-même ayant pour habitude d’étudier des documents très durs, un rapport d’autopsie semblera bien dérisoire à côté de ce roman.
Le côté psychique tient du fait que l’auteur nous malmène sévèrement, nous guident sur de fausses pistes, des rebondissements, la cruauté monte crescendo.
Une écriture nerveuse, brute et franche où l’on aborde aussi l’homosexualité masculine. C’est un roman viscéral où chaque personnage tient une place importante, vous les aimerez ou vous les détesterez.
Les crimes, les détails sont si…horribles ? Ce mot me semble encore trop doux lorsque l’on songe aux victimes. La nausée, le mal-être s’insinuent dans vos tripes si bien que l’on a l’envie de crier : - Mettez fin à leur supplice bordel ! Achevez-les !
« Il enfonce la lame dans sa peau, il perce et lui ouvre le ventre du plexus jusqu’au pubis. La femme continue de le scruter, ne fait plus que ça. Il plonge ses deux mains dans la fente du ventre. Il hurle. Il libère une rage démentielle, tout en labourant frénétiquement les entrailles. Il sort des paquets de tripes fumantes et les jette au sol. Il arrache le colon, le foie, l’estomac… »
Comment a-t-on pu formater ces hommes pourvus d’une telle cruauté ?
Jusqu’où l’horreur atteint ses limites ?
Ça secoue, ça remue, ébranle vos sens…
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