Mademoiselle Chance par Éric Cherrière
Préface : L'Inconnu n'est pas un tueur en série comme les autres, il s'attaque au monde des ultra-riches. L'extrême violence de ses crimes défraie la chronique. Son parcours meurtrier répond à une logique aussi mystérieuse qu'implacable. Derrière sa fureur, il y a un plan qu'il déroule avec patience et précision. Année après année. Victime après victime. Jusqu'à la dernière cible.
Pour les forces de l'ordre, l'Inconnu est l'ennemi public numéro 1.
Pour le peuple, il incarne un espoir.
Sur sa piste, il y a tout ce que le pays compte de flics, de barbouzes et d'agents secrets. Surtout, il y a une petite fille et son père. Elle s'appelle Mademoiselle Chance, elle a 9 ans et elle ne devrait pas vivre. Elle est une énigme dont seul l'Inconnu détient la clef.
Mélancolique et enragée, Mademoiselle Chance est l'histoire d'un chagrin d'enfance, de ceux qui ne guérissent pas et autorisent toutes les vengeances.
Mon avis :
Ne vous fiez pas à la couverture plutôt sobre, car vous allez plonger dans une histoire assez prenante. Tout commence lors d'un mariage, celui de Chance Doyen flic de 28 ans avec Aurore Dragan et Luc Dragan également 28 ans qui est un homme politique avec Marie Lapierre, fille de la septième fortune de France. Plus de trois cents convives sont invités pour ces deux unions qui réunies les familles les plus importantes, riches et aristocrates : ministre de l'intérieur, haut gradé dans l'Office central de répression du banditisme, bref que du beau monde.
Alors que la cérémonie semble réussit, Chance et Aurore se retirent pour immortaliser leur bonheur par le photographe, un homme qui n'est pas celui qu'on croît, armé d'un silencieux il tire sur Chance en le blessant grièvement. Quant à sa jeune épouse, tout juste enceinte, elle a tout simplement disparu.
Qui est cet inconnu ?
Quelles sont ses motivations alors qu'aucune demande de rançon ne parvient à la famille ?
Chance se remet de ses blessures quand neuf mois plus tard, une étoffe de la robe de mariée d'Aurore est retrouvée dans une petite ville d'Autressac, celle-ci est tachée de sang.
Tous les flics, le RAID, gendarmerie encerclent le village, toutes les habitations sont fouillées jusqu'à ce qu'une piste les conduise dans une ferme. Dans une cave, le corps d'une femme dans un état déplorable est découvert. Il s'agit de Agnès Dantré, gynécologue disparue cinq mois plus tôt. Elle semble connaître des choses sur les intentions de l'inconnu où Chance découvre dans une pièce sa femme, plongée dans un coma ; torturée, mais elle porte encore leur enfant. L'inconnu semble s'y connaître en anatomie, il a cousu les lèvres de sexe de la jeune femme pour empêcher le bébé de sortir, des sévices sanglants que Chance apprend à l'hôpital.
Le diagnostic est sans appel, sa femme ne se réveillera jamais, mais il se refuse à la débrancher.
Le chirurgien met au monde une petite fille, le bébé s'appela Chance aussi. Mademoiselle Chance. Le petit miracle de la vie.
Les médecins expriment leur bilan, la petite fille a une tumeur dont son état évolue ou se dégrade aux fils des jours, bizarrement quand son père s'éloigne, l'enfant bloque ses fonctions vitales comme si elle cherchait à se protéger du mal.
Chance décide de ne plus jamais se séparer de sa fille. L’éloignement, l'anxiété risqueraient de la tuer.
Neuf ans passent, mademoiselle Chance évolue et grandit au crochet de son père tandis que d'autres enlèvements surviennent. Encore un fils ou une fille d'une famille riche qui étaient présents le jour du mariage. À leur tour, ils vont connaître les tortures, la mort dans des conditions effroyables. Toutes les polices et les meilleurs flics n'arrivent pas à coincer cet inconnu.
" Le corps de la jeune femme ne sort que difficilement du ventre du cheval où il est engoncé. Les pieds dans les viscères de l'animal, les mains plongées dans un sang dont ild ne savent de quelle origine il est, les flics sont en plein cauchemar"
" Une vieille méthode de torture ayant connu son heure de gloire sous l'Occupation puis durant la guerre d'Algérie. La victime est ligotée puis suspendue par les pieds au-dessus d'une baignoire. Seule la tête est dans l'eau, rendant la noyade impossible avec les poumons placés plus hauts que la bouche. Le sexe du jeune homme a été sectionné en deux dans le sens de la longueur"
Aurore est toujours dans le coma, son mari n'est pas prêt à faire le deuil, neuf ans que mademoiselle Chance passe des nuits à faire des cauchemars. (On ignore d'ailleurs quels sont ces cauchemars)
Chance décide de mener l'enquête avec la famille Dragan, son père, et embarque sa fille dans des histoires d'adultes. Leurs investigations les embarquent dans une enquête éprouvante, l'inconnu qui torture et tue ses victimes semble connaître des méthodes utilisées dans l'armée, les légionnaires.
Et si finalement, le passé, les origines des deux familles avaient un lien avec cet homme qui s'acharne sur les héritiers...
Ma conclusion :
C'est un livre bien écrit, un thriller cru, violent, sensible que j'ai aimé et pourtant, des passages m'ont semblé décousus.
J'ai aimé le lien très touchant qui unit cette enfant à son père, l'histoire politique et judiciaire de ces deux familles, l'intrigue. On découvre d'ailleurs que cet inconnu et l'époque du père Dragan et Doyen sont liés.
Par contre, je n'ai pas compris les sauts de ligne à chaque dialogue qui saccadent le récit et donnent l'impression qu'on passe à un autre chapitre, le bon en avant de neuf ans m'a gêné dans le sens où on ne comprend pas vraiment les motivations de ce tueur si ce n'est à la fin alors qu'il suffisait que la gynécologue soit interrogée pour comprendre ce que cet inconnu cherchait, là encore, cela n'arrive qu'à la fin. Cette victime survivante est pourtant un témoin capital. Ce personnage qui a vécu des mois avec ce tueur et Aurore, est passé aux oubliettes et révèle une information importante qu'à la fin. Dommage.
Bon, on dû mal à imaginer une petite fille embarquée dans un système judiciaire, qui côtoie des taulards, des cadavres, mais encore une fois, c'est une fillette attachante qui se révèle être la clé de l'énigme et finalement, elle apporte de la douceur parmi la terreur qui gagnent les riches. L'intrigue est prenante même si la vengeance de cet homme m'a semblé être basique dans le sens où l'on s'attend à des motivations bien plus importantes que la réalité dévoilée en fin de chapitres.
Ce thriller apporte également un nouveau regard sur la nature humaine, que l'on soit riche, ou pauvre, le crime n'en reste pas moins cruel. L'argent offre certes des opportunités, mais la perte d'un enfant reste le même deuil à chacun.
19,50 euros
476 pages
En vente à partir du 14 février 2013
Site de l'éditeur : Cherche midi
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